Jean Pierre Hippolyte Blandan naît à Lyon le 9 février 1819. En 1837, à tout juste 18 ans, il s’engage dans l’armée. Peu de temps après, il rejoint le 26ème Régiment d’Infanterie de Ligne fortement impliqué dans la guerre de conquête de l’Algérie.
Il obtient le grade de sergent le 1er février 1842. Le 11 avril suivant, il commande un détachement de 22 hommes chargés d’escorter un courrier extraordinaire de Boufarik à Blida. Arrivée à Beni-Mered, cette petite troupe tombe dans une embuscade tendue par 300 cavaliers arabes. Grièvement blessé, le Sergent Blandan encourage ses hommes à poursuivre le combat, malgré l’avantage numérique évident de l’ennemi. Les renforts arrivent alors qu’il ne reste que cinq hommes debout, résistant encore malgré le déséquilibre du combat.
Le Sergent Blandan décédera de ses blessures à l’hôpital de Boufarik le 12 avril 1842. Son attitude héroïque aura un effet extrêmement positif sur les troupes françaises. Le général Bugeaud le citera à titre d’exemple, et il sera fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.
Une statue le représentant est érigée à Boufarik en 1887. Elle sera transférée à Nancy, où était basé le 26ème RI, lorsque l’Algérie retrouvera son indépendance.
A Lyon, sa ville natale, une rue reçoit son nom la même année [Localiser]. En 1900, à proximité de cette rue, sur la place Sathonay [Localiser], une statue en bronze est inaugurée en son honneur. La statue de Jacquard (dont le fameux mécanisme pour métier à tisser révolutionna l’industrie de la soie) qui s’y trouvait est déplacée Place de la Croix-Rousse.
En 1941, les armées d’occupation fondent cette statue (ainsi que de nombreuses autres, notamment celle de Jacquard) pour en récupérer le bronze. En l’absence de ce symbole, le Conseil Municipal décide de renommer le Fort de la Motte (alias Fort Lamothe) situé dans le 7° arrondissement en Caserne Sergent Blandan [Localiser]. C’est chose faite le 12 octobre 1942.
La statue du Sergent Blandan est finalement reconstruite presque à l’identique, mais en pierre, et inaugurée le 10 janvier 1962. De nos jours, elle veille encore sur les nombreux joueurs de pétanques qui animent joyeusement la place.
(1) Licence disponible ici
Comme d’habitude, nous ne sommes pas déçus et petit à petit nous pouvons grâce à toi Laurent, améliorer nos connaissances historique et culturelle de notre bonne ville de Lyon.
Encore bravo et merci,
Jean-Thibault
Merci Laurent, mais cette histoire est un mélange d’héroïsme et de colonialisme, c’est très peu pour moi. Par contre c’est bon de connaître l’origine des noms lyonnais
Michèle J.
merci Laurent pour cette page d’histoire peu connue des lyonnais.
Celà se passait loin, mais n’oublions pas tout de même.
un grand merci pour toutes ces précisions et pour refaire vivre l’histoire de notre belle ville
à très bientôt Laurent
très cordialement
Sébastien WIECZOREK
Il y a une autre statue du sergent Blandan, elle est dans le hall d’entrée du ministère de la Défense, boulevard St Germain à Paris. Elle est en pierre et mesure au moins trois mètres de haut. Une blague qui courait (et court peut-être encore) dans les coursives du ministère consistait à envoyer à l’entrée un jeune collègue de travail en prétendant que le sergent Blandan cherchait à le rencontrer.Le garde républicain de service se faisait un plaisir de faire les présentations…
Merci Laurent pour ce rappel historique.
Un petit pont entre LYON et NANCY avec 2 rues dédiées à ce Sergent et ses 2 statues.
Merci pour ce morceau d’Histoire de France.
La promotion de l’Ecole Nationale des Sous Officier d’Active, de Saint Maixent, de juillet 64, 2ème promotion, à laquelle j’appartiens et d’où je suis sorti sergent (CIA) porte le nom du sergent Blandan et je m’en félicite.
Amicalement
Marcel VIALLARD
Oui c’est effectivement un souvenir qui a le goût du colonialisme. Et alors dirais-je les Beys d’Alger n’ont-ils pas pendant plusieurs siècles de djihad maritime fait des razzias dans tout le sud de la France mais aussi en Italie en Espagne pour remplir leurs bagnes d’esclaves chrétiens ou occidentaux pour être plus précis ? C’est cet état de faits qui sera la motivation de ces guerres sur le nord africain de la méditerranée. il faut bien se remettre dans le contexte historique des époques avant de les juger. c’est vrai qu’après ces guerres contre l’Empire Ottoman a eu lieu la période colonialiste et peut-être a-t-elle commis des débordements, c’est une autre partie de l’histoire et pour en juger il faudrait l’étudier en détail.