Le 23 septembre 1998, le néo-zélandais Clint Hallam bénéficie d’une allogreffe de la main. C’est une prouesse technique et une première mondiale car, contrairement à l’autogreffe, ce n’est pas sa propre main mais celle d’un donneur anonyme qui lui est greffée.
Particulièrement délicate, cette opération (qui durera 13 heures) nécessite de repérer puis de raccorder les os, les artères ainsi que les principales veines et les principaux nerfs reliant l’avant-bras à la main greffée. Cette étape est nécessaire pour permettre la repousse des fibres nerveuses jusqu’à l’extrémité des doigts afin que le patient retrouve mobilité et sensibilité.
Urologue de formation, le professeur Jean-Michel Dubernard supervise l’opération. Il travaille dans le service d’urologie et de chirurgie de la transplantation à l’Hôpital Edouard Herriot (Lyon).
Le risque de rejet est important. En effet, chaque tissu (nerfs, tendons, épiderme…) a sa propre capacité de rejet, et celle de la peau est la plus difficile à gérer.
L’opération est un succès. Cependant, Clint Hallam doit prendre à vie un traitement immunodépresseur et s’astreindre à une lourde rééducation. Deux ans et demi après la greffe, supportant mal à la fois son traitement et cette main étrangère, il demande à ce qu’elle lui soit retirée et subit une amputation…
Suite à cet échec psychologique, il a été décidé de pratiquer ce type de greffe seulement en cas de perte des deux mains, ce qui facilite l’acceptation des greffons.
En 2000, le professeur Dubernard réussit la première greffe bilatérale sur la personne de Denis Chatelier. En 2005, il participe à la première greffe partielle de visage pour Isabelle Dinoire, opération très fortement médiatisée.
Le professeur Dubernard a également mené une carrière politique. Il a été adjoint au maire de Lyon jusqu’en 2001 et député jusqu’en 2007. Il milite aujourd’hui en faveur de la création d’un pôle spécialisé dans la greffe à Lyon pour pérenniser la reconnaissance internationale de la ville dans ce domaine.
Marine Giraud
La greffe de la main n’est pas faite pour ceux qui ne veulent pas mettre la main à la poche !!
Merci Laurent avec toi la mémoire de Lyon est sur tous les fronts (greffés ou pas )
Bises
Elisabeth
Bonjour Laurent,ce fut une première et une véritable catastrophe, je l’ai vécu en direct à l’époque et mis à part la médiatisation du Pr Dubernard,les résultats techniques furent assez bon et encore, mais la choix du patient Hallam une véritable catastrophe….
Il se fit amputer quelques mois plus tard pour toucher de l’argent et retenter une expérience.
Mauvais au plan éthique et mauvaise foi de Dubernard….sur la réaction de son patient….